PAROLES ET ECRITS D'ALBERT DETRAZ
Une rencontre a été organisée en hommage à Albert Detraz le 16 mars 2017 à Paris autour d'un film enregistré en 2016 intitulé "conversation avec Albert Detraz"L'Histoire en débat
Ce blog lancé par un groupe de syndicalistes vous propose ...L'histoire en débat http://lhistoireendebat.blogspot.com
mardi 6 juin 2017
samedi 3 septembre 2016
DISPARITION D'UN GRAND SYNDICALISTE
Albert Detraz :
« L’ambition d’une CFDT laïque, démocratique, porteuse de
changements profonds »
Albert Detraz est mort. Nous ne
verrons plus ses yeux pétillants, nous n’entendrons plus sa voix chaude et
passionnée, son franc-parler. Mais nous n’oublierons pas la pertinence de ses
analyses, la force de ses propos, la justesse du verbe, l’humour, la tendresse
de l’homme mais aussi son ironie qui pouvait être mordante et percutante mais
toujours juste. Nous n’oublierons pas l’homme, le syndicaliste, le militant
courageux et engagé qu’il a été ni la trace qu’il a laissée.
Albert était un chrétien laïque, un
syndicaliste libertaire, un résistant courageux et modeste, pour beaucoup un
ami, et pour moi un grand frère.
En tant que syndicaliste, il s’est
attaché à la transformation de la CFTC en un syndicat laïque, démocratique,
engagé dans la transformation sociale mais indépendant du pouvoir et des partis.
Dans cet esprit, il a fait partie de
ceux qui ont combattu les partisans d’un syndicalisme confessionnel, qui ont
lancé l’idée d’autogestion et de contrôle ouvrier, combattu les dirigeants de
la CFTC lorsqu’ils tentaient, comme en août 1953, de déserter le champ de la
mobilisation sociale pour négocier avec leurs amis ministres MRP du gouvernement
Laniel. Il voulait un syndicalisme en prise avec les salariés qui ne soient pas
l’otage du pouvoir et des institutions.
Résistant il le fut dans un contexte
qui exigeait lucidité et courage. Refusant le piège du pacifisme lorsque les
armées d’Hitler menaçaient les démocraties, il fut un « faucon
rouge ». Il n’hésita pas à s’engager dans les Corps Francs pour combattre
l’armée nazie les armes à la main. Blessé il réussit à échapper à la captivité.
Sa médaille c’est sur les champs de bataille qu’il l’a gagnée !
Résistant, il l’était encore. Il
savait d’instinct distinguer les effets de mode et le long terme, les projets
intéressants et les pièges idéologiques, source de confusions, d’échecs et de déstabilisation.
Il ne confondait pas les intérêts personnels ni ceux des organisations avec
ceux du plus grand nombre que le syndicalisme devait représenter et défendre.
Pour beaucoup, dans et hors de la CFDT,
Albert était un ami très cher. Il était devenu une sorte de guide dont la
justesse des analyses me frappait. Avec quelques anciens –et récents anciens-
nous avions l'habitude de nous retrouver trois ou quatre fois l'an. Il n’avait
rien perdu de sa vivacité intellectuelle ni de ses capacités d’analyse. Il va
beaucoup nous manquer.
Pierre Héritier
mercredi 29 octobre 2014
La CFDT 50 ans après
A télécharger (PDF) et lire : Les Cahiers de l’Histoire en Débat - Novembre 2014 - Edition L’’Histoire en Débat
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